Archéologie subaquatique : 4514 ans plus tard
- Par Fabien Langenegger
- Le 20/03/2014
- Dans Palafittes
Les palafittes, actuellement immergés sous plusieurs mètres d’eau, sont régulièrement visités par les archéologues-plongeurs du Laténium (OPAN) pour contrôler leur état sanitaire. Ces gisements sont soumis à une forte érosion depuis la première correction des eaux du Jura effectuée dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Ces villages sont progressivement documentés. Aujourd’hui, 10 mars, une plongée est organisée sur le site de Bevaix-Treytel. Une station explorée depuis 1857 et sondée en 1921. La typologie du mobilier attribué à ce site atteste de la présence de trois ensembles distincts du Néolithique.
La plongée se déroule sous une lumière magnifique, à travers les ruines de ce village 4500 ans plus tard. Le site a subi une érosion importante ces dernières années. Environ 20 cm de sédiment a été emporté par les courants du lac depuis les années nonante et les pieux des maisons, en majorité en chêne, réapparaissent. Les pieux de fondation des structures d’habitat avaient une longueur moyenne totale estimée entre 6 à 8m, dont 2 à 3 mètres enfoncés dans le sédiment. Depuis l’époque néolithique, la partie du pieu située au-dessus du niveau du sol de l’époque s’est dégradée et a disparu. L’érosion récente du fond du lac fait désormais ressurgir les pointes des pieux qui, elles, emprisonnées dans leur gangue de sédiment se sont conservées pendant des siècles. Plus les bois sont visibles sur un site, plus l’érosion est marquée. Ils sont un indicateur très fiable de la vitesse d’érosion d’un gisement.
La prochaine plongée concernera le site de Gorgier/Les Argilliez, une station classée à l’UNESCO. Une des plus anciennes stations lacustres construites au bord du lac de Neuchâtel avec des bois datés autour de 3840 av. J.-C.
Fin
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