Les techniques de fouilles subaquatiques

Les travaux en milieu aquatique requièrent un soutien logistique pour la sécurité des fouilleurs, qui est plus ou moins important en fonction de la profondeur des opérations. L’espace est ceinturé par des bouées qui interdisent l’accès aux bateaux. Une plateforme peut être aménagée sur le plan d’eau à proximité de la fouille. Elle sert de base de surveillance, de mise à l’eau pour les plongeurs et sert au stockage du matériel nécessaire aux travaux ou à la réception du mobilier archéologique. Elle est mobile, tractable sur de longues distances et ancrées à l’endroit souhaité à l’aide de corps morts. Une barge, un bateau de travail peut remplacer avantageusement une telle plateforme. La présence d’un second bateau, non relié par les pompes à la fouille assure de pouvoir rejoindre la rive rapidement en cas de nécessité.

Ta 01

Ta 11

 

Les plongeurs s’immergent avec une ou deux bouteilles contenant en tout 15 à 20 litres d’air comprimé. Pour une excavation à faible profondeur, cette réserve d’oxygène et d’azote permet de travailler pendant 1h30 à 3h de temps.

 

Fab 2319

 

Ils partent travailler avec leur panier personnel qui contient le matériel de fouille composé d’une scie, une truelle, un fil à plomb, un (ou plusieurs) double-mètre pliant, une tablette en PVC ou des feuilles plastifiées pour écrire, un crayon à papier, des sachets plastiques de différentes tailles et des étiquettes.

 

Ta 15

 

Fab 8181

 

Pour le carroyage, des unités de fouilles plus ou moins larges sont, dans un premier temps, délimitées par des câbles en inox tendus sur la surface à fouiller. Ils permettent également de s’orienter lorsque la perception est réduite. Des cadres en alu, avec un maillage plus fin réalisé à l’aide de cordes élastiques, sont ensuite placés pour obtenir l’unité de fouille souhaitée, généralement le mètre carré.

 

Ta 16

 

Cette unité sert à l’enregistrement des données recueillies lors de la fouille et chaque unité de surface décapée fait l’objet d’un relevé planimétrique. L’échelle dépend de la densité des vestiges à documenter, au 1 :10 ou 1 :20. Des photographies numériques complètent ces relevés. Les altitudes sont mesurées à l’aide d’un décamètre reliée à une bouée. La surface du plan d’eau donne le point zéro, son niveau est contrôlé quotidiennement.

 

Ta 17

 

Lorsque la fouille n’est pas trop profonde, certaines mesures peuvent se faire avec un théodolite posé sur la rive. Des outils de mesures topographiques ont également été adaptés pour être immergeables, l’antenne GPS est installée sur un flotteur qui est amené au-dessus du point à mesurer. Les relevés sont précis que lorsque le plan d’eau est calme. En France, une délimitation de l’espace à l’aide de gabarits triangulaires de 5 mètre de côté est courante. Ce procédé est facile à mettre en place et précis.

 

Ta 07

 

Le dégagement des sédiments se fait à l’aide d’une pompe submersible reliée à une génératrice ou d’une motopompe installée en surface sur un bateau ou une plateforme. Des courses de pompier sont employées pour aspirer ou injecter de l’eau. Suivant l’option choisie, le système d’aspiration est différent. La pompe submersible aspire directement l’eau et les sédiments. La forme de la tête de la suceuse sera adaptée en fonction du travail à effectuer. Plus le diamètre de la sortie est grand, moins la puissance de l’aspiration sera forte. Avec une motopompe, le système est plus complexe. La pompe injecte de l’eau sous pression dans un tuyau et par effet venturi crée un courant d’aspiration dans un tuyau souple utilisé pour la fouille. Pour le tamisage, des techniques coexistent ; le sédiment peut tomber à même le sol en formant un tas ou dans un tamis immergé. Le plongeur vérifiera le contenu au moins une fois après chaque décapage. Pour un tamisage plus fin réalisé en surface, un sac à maille permet de récupérer le sédiment.

 

Ta 14

 

Lors de la fouille, suivant le type de sédiment à dégager, les particules en suspension peuvent être très nombreuses, jusqu’à empêcher le plongeur d’apercevoir la surface à fouiller. Pour améliorer la visibilité, une pompe envoie de l’eau sous pression dans une tuyère, un tube métallique pourvu de nombreux trous de faibles dimensions. Cette technique permet de créer un courant d’eau artificiel qui éloigne les particules et maintient une eau claire devant le plongeur. Cette installation n’est pas nécessaire pour dégager du sable ou du fumier lacustre, mais elle est indispensable lorsque l’on aspire la craie du lac qui est particulièrement volatile.

 

Ta 09

 

Ta 05

 

FIN

 

archéologie subaquatique villages lacustres archéologie Neuchâtel